Les matches internationaux
De 1977 à 1991, les Nordiques ont disputé 19 rencontres contre les meilleures équipes européennes de hockey.

À partir du milieu des années 1970, la LNH et l'AMH organisent plusieurs séries de rencontres internationales opposant leurs clubs aux meilleures formations d'Europe, notamment l'Union soviétique, la Tchécoslovaquie et la Suède. Ces rencontres sont le fruit de l'intérêt grandissant des amateurs nord-américains pour le hockey international, à la suite des deux superséries de 1972 et 1974 opposant le Canada à l'URSS, mais aussi de la lutte féroce opposant l'AMH à la LNH. De 1975 à 1979, le nombre de rencontres internationales connaît un bond spectaculaire et, pour ajouter du piquant, certains de ces matches comptent même pour la course au championnat de l'AMH.

Le premier match international des Nordiques est aussi le plus mémorable, une victoire impressionnante de 6 à 1 contre la puissante formation de l'URSS, le 8 janvier 1977 au Colisée de Québec. C'est l'euphorie dans la Vieille Capitale, où l'on souligne avec empressement qu'un an plus tôt, les Canadiens de Montréal n'ont pu faire mieux qu'un verdict nul de 3 à 3 contre le club de l'Armée Rouge! Présent au match, le président de la LNH, Clarence Campbell, est bien obligé de reconnaître l'exploit de la formation de l'AMH: «Ils ont disputé un match merveilleux. Oui, ils pourraient aisément se produire dans notre circuit s’ils avaient un amphithéâtre adéquat1».

Les Fleurdelisés ont moins de succès la saison suivante, quand ils sont dépêchés à Moscou en décembre 1977 pour représenter l'AMH au tournoi des Izvestia. Québec a refusé de s'y rendre en 1976, prétextant un horaire trop chargé; les champions de la ligue, les Jets de Winnipeg, n'ont alors pu faire mieux qu'une victoire et un match nul en quatre rencontres. En s'inclinant contre l'URSS, la Suède et la Tchécoslovaquie (qui remporte le tournoi), et en ne soutirant qu'un tout petit match nul contre la Finlande, les Nordiques perdent la face et le prestige de l'AMH en prend pour son rhume. À Québec, on suggère même d'expédier les Fleurdelisés en Sibérie!

En plus du tournoi des Izvestia, Québec dispute trois matches en 1977-1978 contre l'URSS et la Tchécoslovaquie, tous trois au Colisée. Cinq autres rencontres internationales suivent en 1978-1979, mais l'intérêt des amateurs québécois s’émousse: le 21 mars 1979, seulement 2306 spectateurs se présentent au Colisée pour le match opposant les Nordiques à la Finlande. De plus, ces rencontres internationales viennent gonfler un calendrier de l'AMH déjà surchargé. Après la fusion de l'AMH et de la LNH en 1979, le nombre de rencontres internationales se trouve réduit considérablement; seules des équipes de l'Union soviétique sont invitées à affronter les clubs du circuit Ziegler.

Le 15 janvier 1991, les Nordiques accueillent le Dynamo de Moscou pour la dernière rencontre internationale de leur histoire. Le Dynamo remporte le match par 4 à 1, mais Québec gagne le concours de tirs de punition par 3 à 1 en raison d’un but remarquable de Guy Lafleur, résultat d’un tir frappé de l'enclave à l'aide d’un bâton expérimental, dont la palette a été percée de petits trous. Avec l'arrivée progressive des joueurs de l'ex-URSS dans la Ligue nationale, les rencontres internationales perdent tout leur intérêt. Elles sont finalement abandonnées au profit d'un affrontement entre les meilleurs joueurs de l'Europe et ceux de l'Amérique du Nord dans le cadre de la rencontre annuelle des Étoiles de la LNH. En 19 matches internationaux, les Nordiques présentent une fiche de six gains, neuf revers et quatre verdicts nuls.

Notes de référence
1. Le Soleil, 10 janvier 1977, p. C2.

Voir aussi
Varia: Matches internationaux disputés par les Nordiques, 1977 à 1991
Photo d'équipe: Tournoi des Izvestia, 1977


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