Saison 1985-1986
Les Nordiques répondent aux attentes des amateurs en remportant leur premier championnat de division, mais les Whalers viennent gâcher la fête.

Après une saison de 91 points et une deuxième visite en demi-finale en quatre ans, les Nordiques semblent être sur la bonne voie. Les journalistes de Québec leur prédisent à coup sûr le premier rang de la division Adams. L'équipe procède tout de même à quelques changements, cédant Brad Maxwell à Toronto en retour de John Anderson, et Bruce Bell à Saint-Louis contre Gilbert Delorme, un défenseur robuste appelé à «nettoyer» le devant du filet. Bien nantis au poste de gardien de but, les Nordiques cèdent Daniel Bouchard aux Jets de Winnipeg. Ennuyé par une blessure au genou, André Savard prend sa retraite et part diriger le club-école des Fleurdelisés à Fredericton.

Le célèbre trio des frères Stastny est désormais chose du passé puisque les Nordiques ont libéré Marian. Déçu de l'attitude de Michel Bergeron et de l'organisation, Marian jouera une saison chez les Maple Leafs de Toronto avant de tenter sa chance en Europe. De leur côté, Peter et Anton ont toutes les misères du monde à obtenir la permission de la ligue pour participer à un petit tournoi amical de hockey à Lausanne. Enfin, Michel Goulet boude le camp d'entraînement et exige que son contrat soit renégocié, appuyé par Marc Tardif qui est déjà passé par là. Suspendu par l'équipe, le numéro 16 rate les cinq premiers matches du calendrier régulier. Mario Marois est également en mauvais termes avec la direction, mais il est à son poste au moment de l’ouverture de la saison à Québec.

L'absence de Goulet ne semble pas trop nuire aux Nordiques qui remportent leurs sept premières rencontres, un nouveau sommet en début de saison pour l'équipe et une victoire de moins que le record de la ligue établi en 1934-1935 par les Maple Leafs de Toronto et en 1975-1976 par les Sabres de Buffalo. Le 17 octobre, Québec l'emporte par 2 à 1 au Spectrum de Philadelphie grâce à une performance magistrale de Richard Sévigny qui a repoussé 42 des 43 tirs dirigés contre lui. Avec les exploits de Sévigny et de Mario Gosselin qui est nommé le joueur du mois d'octobre dans la LNH, Clint Malarchuk n'obtient son premier départ que le 13 novembre à la suite d’une blessure à la main de Sévigny.

Tout à coup, c'est le désastre. Souffrant d'étourdissements et de troubles de la vision, Michel Bergeron est forcé de quitter temporairement son poste, pour une durée d'abord estimée à deux ou trois mois. Simon Nolet le remplace, rapidement abandonné par ses joueurs qui s'ennuient peut-être de la discipline impitoyable du «tigre». Sans Bergeron, le club ne peut faire mieux que trois gains, six échecs et un verdict nul, fiche désolante qui incite Maurice Filion à pointer du doigt les «poules sans tête» responsables de ce relâchement collectif. Rétabli plus rapidement que prévu de son mystérieux malaise, Bergeron revient derrière le banc des Nordiques le 22 novembre à Buffalo et les Fleurdelisés reprennent bientôt le chemin de la victoire. On a eu chaud!

Retombés au troisième rang de la division Adams, les Nordiques remontent la pente. Clint Malarchuk se permet de blanchir les Bruins de Boston dans deux matches consécutifs, les 28 et 30 novembre. Après le départ de Mario Marois à Winnipeg en retour de Robert Picard (qui revient à Québec après les événements pénibles de 1977), Peter Stastny devient le nouveau capitaine des Fleurdelisés. Le 19 décembre, Québec accède au premier rang de sa division avec un gain de 5 à 4 contre les Canadiens; malgré sa promesse en début de saison, le nouvel entraîneur du Tricolore, Jean Perron, ne peut s'empêcher de se chicaner lui aussi avec Michel Bergeron. Montréal reprend le premier rang quelques jours plus tard et Québec perd trois rencontres d'affilée avant d'inscrire un gain convaincant de 5 à 1 sur le club de l'Armée Rouge le 29 décembre au Colisée.

En seconde moitié de saison, Clint Malarchuk s'affirme comme le gardien numéro un de l'équipe et reçoit le titre de joueur de la semaine dans la LNH deux fois de suite en janvier. Mario Gosselin connaît pour sa part des difficultés; après une participation au match des étoiles, il doit se rendre à Fredericton pour reprendre la forme. Wilfrid Paiement est finalement échangé aux Rangers (contre Steve Patrick), Normand Rochefort subit une autre blessure sérieuse (dislocation de l'épaule) et John Anderson prend la direction de Hartford en retour du défenseur Risto Siltanen. La lutte avec Montréal pour le premier rang de la division Adams se poursuit de plus belle et Québec prend définitivement les devants le 17 mars avec un gain de 8 à 6 au Forum, une soirée inoubliable de quatre buts et deux passes pour Michel Goulet.

Les Nordiques concrétisent leur premier championnat de division le 29 mars par une victoire de 5 à 3 à Los Angeles. À leur retour, ils sont chaudement accueillis par plus de 4000 partisans à l'aéroport de Québec. L'organisation des Nordiques, qui ne fait jamais rien comme les autres, décide de fêter immédiatement ce premier titre. Une bannière est hissée au plafond du Colisée dès le match suivant, le 1er avril, face aux Red Wings de Détroit. On distribue des répliques miniatures de la bannière à tous les spectateurs présents. Le club québécois termine la campagne avec 92 points, cinq de mieux que Montréal et huit points devant les Whalers de Hartford qui terminent au quatrième rang.

Tout le monde s'attend évidemment à une victoire des Nordiques au premier tour contre les Whalers, qui en sont à leur première apparition en séries éliminatoires depuis 1980. Forts de leurs 18 gains sur la route durant la saison régulière, les Whalers s'imposent dès le premier match de la série avec un but de Sylvain Turgeon en prolongation. Le lendemain, Hartford surprend encore une fois les Nordiques avec un gain de 4 à 1; le gardien Mike Liut a résisté obstinément aux assauts répétés des Fleurdelisés en troisième période. Enfin, le 12 avril, Hartford complète le balayage par une victoire convaincante de 9 à 4. C’est une gifle magistrale au visage des Fleurdelisés, qui ont vu leur ancien coéquipier John Anderson inscrire deux buts et quatre passes contre Clint Malarchuk et Mario Gosselin.

Après la défaite, on apprend que Peter Stastny était handicapé par une grave carence en fer, mais ce n'est pas une excuse suffisante pour expliquer cette élimination aussi rapide. En analysant la fiche des Nordiques durant cette saison 1985-1986, on remarque qu'ils ont manqué de constance, alternant des séries de victoires et de défaites; la série contre Hartford aura été de trop. L'été s'annonce très long pour les partisans des Nordiques, qui assistent avec impuissance à la conquête de la coupe Stanley par les Canadiens de Montréal. De leur côté, les Whalers ne remporteront jamais aucune autre série éliminatoire dans la LNH.

Voir aussi
Profil: Michel Goulet
Souvenir: Les équipes d'étoiles
Statistiques, saison 1985-1986
Cartes 7-Eleven, saison 1985-1986
Cartes postales McDonald's, saison 1985-1986
Cartes postales des Nordiques, saison 1985-1986
Cartes O-Pee-Chee/Topps, saison 1985-1986
Autocollants O-Pee-Chee, saison 1985-1986
Autocollants Provigo, saison 1985-1986
Magazines, saison 1985-1986
Photo d'équipe, saison 1985-1986


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