La direction
Marcel Aubut, Maurice Filion… et les autres présidents et directeurs-gérants qui ont travaillé à Québec de 1972 à 1995.

En 23 années d'existence, les Nordiques n'ont eu que trois présidents. Le premier, Paul Racine, est en 1972 l'un des tout premiers hommes d'affaires à investir dans la nouvelle équipe de l'AMH. Le propriétaire de Place Laurier doit cependant démissionner de la présidence après la saison 1973-74, à la suite de son appui au controversé Jacques Plante. John Dacres, un des six fondateurs du club en 1972, le remplace. Personnage effacé, Dacres se fait tout de même remarquer lors de l'incident Jodzio-Tardif en obtenant la démission du vice-président de l'AMH, Bud Poile. En juin 1978, Dacres cède sa place à un jeune avocat de 30 ans, l'homme tout désigné pour aider les Nordiques à joindre les rangs de la LNH: Marcel Aubut. Le «Kid de la Grande-Allée» sera président du club durant 17 saisons, jusqu'à la vente de l'équipe en 1995.

Les directeurs-gérants ont été plus nombreux, six au total. En 1972-1973, c'est le sympathique Marius Fortier qui s'improvise directeur-gérant de la jeune formation. La saison suivante, il cède volontiers son poste à Jacques Plante, qui abdique après une année particulièrement mouvementée. Au départ de Plante, on attribue finalement le poste à Maurice Filion. Filion sera aux commandes durant 14 saisons (de 1974-1975 à 1987-1988), apparaissant rétrospectivement comme le directeur-gérant le plus important de l'histoire des Nordiques. Avec Marcel Aubut à la présidence et Michel Bergeron derrière le banc, Filion constitue un trio de direction stable et productif au début des années 1980, sans doute la plus belle période de la grande aventure des Fleudelisés.

Le 19 avril 1988, après une saison 1987-1988 catastrophique, Filion est nommé vice-président des opérations hockey et, le 27 juin, Martin Madden lui succède au poste de directeur-gérant. Mais le club continue sa descente aux enfers. Au début de février 1990, Madden est congédié et Filion est appelé à la rescousse pour assurer l'intérim. Le 4 mai 1990, Pierre Pagé devient le cinquième directeur-gérant des Nordiques. Il poursuit le travail de rajeunissement amorcé par son prédécesseur et remplace Dave Chambers à la barre de l'équipe en 1991. Après la désastreuse saison 1993-1994, Pagé quitte les Nordiques, qui choisissent leur dernier directeur-gérant, l'ex-agent de joueurs Pierre Lacroix. Celui-ci effectue quelques bonnes transactions durant la dernière saison des Nordiques à Québec et réussit à bâtir une équipe championne qui se fera valoir en 1995-1996… au Colorado.

Il est impossible de nommer ici tous ceux et celles qui ont travaillé au sein de l'organisation des Nordiques durant leurs 23 saisons, mais trois autres personnages méritent attention. Premier ministre du Québec de 1960 à 1966, Jean Lesage a joué un rôle déterminant dans la survie des Nordiques à Québec. En 1972, il attire plusieurs nouveaux investisseurs; en 1976, il incite la brasserie O'Keefe à racheter les Nordiques; en 1979, il visite René Lévesque (son ancien ministre) pour convaincre le gouvernement d'investir dans l'agrandissement du Colisée. Gilles Léger, «l’homme au cigare», a aussi fait sa marque à la direction des Nordiques tout au long des années 1980. Véritable homme à tout faire, il n'a cependant jamais eu la chance d'occuper le poste de directeur-gérant qui lui tenait tant à cœur. Enfin, on doit souligner le travail colossal de Jean-D. Legault, spécialiste du marketing et des communications, qui durant ses deux séjours avec les Nordiques a réussi l'impossible, soit de remplir le Colisée à chaque match, même lorsque les performances du club laissaient à désirer.

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Portraits: La direction


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