Les médias
Les journalistes de Québec n'ont pas seulement couvert les activités des Nordiques, ils ont aussi participé activement à l'aventure des Fleurdelisés.

Les journalistes de la presse sportive québécoise ont joué un rôle important dans la survie des Nordiques. Cette affirmation peut étonner aujourd'hui, alors que l'omniprésence des médias autour des équipes professionnelles fait parfois plus de mal que de bien au sport, mais la situation est tout autre en 1972. Aux débuts de la folle aventure de l'AMH, le «groupe des six» récolte les haussements d'épaules d'un public québécois encore incrédule, mais il suscite l'intérêt de quelques journalistes de la Vieille Capitale, soit Claude Bédard, Claude Larochelle, Gérard Potvin et Marc Simoneau. Persuadés que l'AMH et les Nordiques vont réussir, ceux-ci donnent un fier coup de main aux fondateurs de l'équipe en tentant de convaincre les amateurs qu’un club de hockey professionnel a un avenir prometteur à Québec. Mission accomplie, puisque le club démarre en 1972-1973 avec un fort appui de la population!

Les médias continuent d'appuyer l'équipe durant ses sept saisons dans l'AMH et annoncent avec beaucoup de fierté son entrée dans la LNH en 1979. Une nouvelle mission attend les journalistes: la couverture de la rivalité entre les Canadiens de Montréal et les Nordiques. Rapidement, les médias de Québec entrent dans la danse et attisent l’animosité de belle façon. Dans les tribunes téléphoniques, partisans du Tricolore et inconditionnels des Nordiques se livrent un combat féroce. On n'est jamais bien loin des injures et des menaces, surtout quand Monsieur Adrien, un anti-Canadiens notoire qui possède sa propre émission au canal «Télé-Fonctionnaires», participe aux discussions. Dans le feu de l'action, certains journalistes perdent leur calme, notamment en 1984 lorsque Michel Villeneuve et Pierre Trudel se «parlent dans la face» en direct sur les ondes. La rivalité Canadiens-Nordiques aura vraiment été totale…

Mais comme dans toutes les bonnes familles, il y a des moments moins heureux entre les journalistes et les Nordiques. En mars 1980, par exemple, les joueurs organisent une conférence de presse pour déclarer aux journalistes qu'il n'y a pas de dissension au sein de l'équipe. Le 10 janvier 1989, les Nordiques expulsent de la galerie de presse André Bélisle, analyste à la radio de l’équipe. Quelques jours plus tard, les joueurs ferment le vestiaire pour protester contre le mauvais traitement que la presse leur réserve (la fameuse histoire des «dindes»). L'arrivée des «joueurnalistes» à la toute fin des années 1980 est une autre situation embarrassante. Après son départ des Nordiques au printemps de 1989, Jean Perron passe immédiatement à la radio et adresse quelques flèches à son successeur, Michel Bergeron! Ce dernier se reprendra durant les années qui suivent, ne ratant jamais une occasion de se venger de Pierre Pagé qui l'a remercié en 1990.

En 1995, les journalistes de Québec se trouvent dans une situation extrêmement difficile lorsque des rumeurs persistantes envoient les Nordiques au Colorado. Ils s'acquittent fort bien de leur tâche et couvrent avec objectivité la vente de l'équipe, mais il doivent aussi se résigner à voir partir leur gagne-pain. Dur coup pour les Claude Bédard, Claude Cadorette (qui perdra la vie quelques semaines plus tard dans un accident d'auto), André Côté, Alain Crête, Maurice Dumas, Joe Hardy, Albert Ladouceur, Claude Larochelle, Gérard Potvin, Yves Poulin, Marc Simoneau, Michel Villeneuve et tous les autres qui ont couvert avec passion les activités des Fleurdelisés durant toutes ces années!

Voir aussi
Varia: Les Nordiques à la radio et à la télévision, 1972 à 1995


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