Les uniformes
C'est en 1975-1976 que les Nordiques utilisent pour la première fois leur fameux chandail bleu azur piqué de huit fleurs de lys. D'où viennent le nom et le logo du club, et comment l'uniforme des Nordiques a-t-il évolué au fil des saisons?

C’est un concours auprès du grand public, organisé par les «Sportifs du Québec», qui a permis de trouver un nom au club de Québec dans l’AMH. Ce nom, «Les Nordiques», est dévoilé le 29 mars 1972 au cours d'une conférence de presse au restaurant Le Vatel, à Charlesbourg. «Les Nordiques» évoquent à merveille la ville de Québec et ses hivers rigoureux, mais contrairement à ce que bien des gens pensent, Québec n'a jamais été la ville située le plus au nord parmi les clubs de l'AMH; cette particularité revient plutôt à Edmonton. Pour faire pendant au nom, un jeune Québécois de 17 ans, Roger Gingras, propose un logo: un igloo en forme de «n» minuscule flanqué d’un bâton et d’une rondelle. Les couleurs du logo ne sont pas le fruit du hasard: les lignes et cercles rouges ou bleus sur fond blanc sont intimement liés à la pratique et aux règlements du hockey.

L'uniforme des Nordiques fera l’objet de plusieurs modifications durant les quatre premières saisons dans l'AMH. Après le bleu poudre de la saison inaugurale, on retient en 1973-1974 le bleu foncé pour les chandails à porter à l’étranger. La culotte est rouge, tout comme les épaules sur les chandails blancs revêtus au Colisée. En 1974-1975, les joueurs portent les mêmes uniformes qu'en 1973-1974, auxquels on a ajouté un petit quelque chose de bien significatif: des fleurs de lys ont fait leur apparition sur chaque épaule, gracieuseté du ministère du Tourisme du Québec, qui a versé quelques milliers de dollars aux Nordiques! Mais on n’a encore rien vu. Les nouveaux uniformes pour la saison 1975-1976, dessinés par Georges Caron, comptent pas moins de huit fleurs de lys, un véritable drapeau du Québec! Pas de doute, le club veut montrer au reste de l'Amérique ses origines bien québécoises.

Si la réaction du public québécois est favorable, on ne peut en dire autant de certains orangistes de l'ouest du Canada, qui ont tôt fait d’associer l'uniforme fleurdelisé au mouvement indépendantiste québécois. Quelques années plus tard, après certaines décisions discutables des arbitres de la LNH, Michel Bergeron et Maurice Filion vont songer à retirer les fleur de lys du chandail des Nordiques. De dire Bergeron: «Ces gars-là viennent de l’Ontario ou de l’Ouest, notre chandail inspiré du drapeau du Québec doit les offenser sans qu’ils ne s’en rendent compte1…» Mais le chandail fleurdelisé tient le coup jusqu’en 1994-1995, mis à part de légères modifications en 1980-1981 et en 1991-1992.

Entre-temps, la mode dans la LNH a évolué vers des couleurs sombres et des logos menaçants, une combinaison qui rapporte gros dans les boutiques de souvenirs. À Québec, on a envisagé de changements importants à l'uniforme fleurdelisé, mais on a toujours fait marche arrière. Finalement, le 30 mars 1995, les Nordiques dévoilent un nouveau logo et de nouveaux uniformes en vue de la saison 1996-1997. Sur le logo, l'igloo en forme de «n» est remplacé par une tête de husky; sur l’uniforme, le bleu azur disparaît au profit de couleurs plus branchées, soit bleu foncé, bleu turquoise, argent et, bien sûr, un peu de noir. Seule concession à la tradition, on maintient les fleurs de lys sur les épaules. Bref, un uniforme plus dynamique et plus agressif, mais qui ne sera jamais porté puisque l'équipe déménage au Colorado deux mois plus tard.

Notes de référence
1. La Presse, 14 février 1991, p. S5.

Voir aussi
Évolution du chandail
Normes graphiques


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