Michel Goulet
Marqueur exceptionnel chez les Nordiques, Michel Goulet mérite amplement sa place au Temple de la renommée du hockey.

Certains joueurs ont tout fait pour ne pas jouer à Québec; Michel Goulet, lui, a fait l'impossible pour porter les couleurs des Nordiques. En 1978, l’espoir de 18 ans a joint les «Baby Bulls» de Birmingham, dans l’AMH, mais son contrat prévoit son passage aux Nordiques si jamais la fusion de l'AMH et de la LNH se réalise. La fusion a lieu à l'été de 1979, mais le circuit Ziegler refuse de reconnaître la clause contractuelle en question et inscrit Goulet au repêchage amateur. Son agent Guy Bertrand refuse d'abdiquer et interdit aux 20 autres équipes de la ligue de repêcher Goulet, sous peine de poursuites. Complices, les Nordiques ne se gênent pas pour dépeindre Bertrand sous des couleurs sombres et menaçantes: n’est-il pas un avocat indépendantiste radical et réputé pour ses coups d'éclat? Finalement, personne n'ose toucher à Goulet et Québec le repêche au vingtième rang. Une bien jolie manœuvre!

Goulet fait ainsi une entrée fracassante dans la LNH, et d’autant plus qu’il exige, de concert avec son coéquipier Pierre Lacroix, un contrat en français, du jamais vu. Ce côté revendicateur tranche avec son style effacé sur la glace: «Gou» encaisse les coups stoïquement devant le filet adverse. Formant un duo exceptionnel avec Dale Hunter au centre, il connaît une superbe saison de 57 buts et 105 points en 1982-1983. Mais la reconnaissance tarde à venir et le Toronto Star estime qu’il est sûrement l'un des trois joueurs les plus sous-évalués de la ligue. Malgré tout, Goulet sera choisi au sein de la première équipe d'étoiles à trois reprises et au sein de la deuxième en deux occasions, en plus de connaître du succès à la coupe Canada en 1984 et 1987. Honneur significatif, la revue Hockey News le désigne en 1988 comme le meilleur ailier gauche de la décennie.

La merveille de Péribonka excelle particulièrement au Forum de Montréal, où il connaît son meilleur match le 17 mars 1986. À la dixième minute de la première période, les Canadiens mènent déjà par 3 à 0. Michel Bergeron sème alors le délire dans la foule en demandant un temps d'arrêt. Surprise! Les Nordiques remontent la pente et gagnent la partie par 8 à 6, grâce aux quatre buts et deux passes de Goulet, qui en profite pour franchir une autre fois le cap des 50 buts. Mais le départ de Dale Hunter et les insuccès de l'équipe après la saison 1986-1987 font du mal à Goulet qui voit sa production décliner rapidement. Constamment blessé et souvent pointé du doigt par certains amateurs, le numéro 16 en vient à la même conclusion que la direction: un échange est nécessaire. Goulet quitte Québec à regret le 5 mars 1990 et joint les rangs des Blackhawks de Chicago. C’est là qu’il marque son 500e but dans la LNH, le 16 février 1992, et il a le privilège de participer à la finale de la coupe Stanley quelques mois plus tard.

La carrière de Goulet prend fin sur une bien triste note le 16 mars 1994, au Forum de Montréal. Sa tête heurte violemment la bande à la suite d’une chute dans le coin de la patinoire. Le choc est terrible, provoquant une grave commotion cérébrale dont Goulet mettra des mois à se remettre. Après mûre réflexion, il prend sa retraite le 26 janvier 1995. Le numéro 16 est tombé au combat un 16 mars, après 16 saisons dans le hockey professionnel et 16 tours du chapeau dans la LNH! Rapidement, la direction des Nordiques décide de souligner la formidable carrière de Goulet en retirant son chandail numéro 16 le... 16 mars 1995, une cérémonie toute simple mais très touchante. Le meilleur marqueur des Nordiques dans la LNH (456 buts en saison régulière) deviendra quelques mois plus tard le directeur du développement des joueurs chez l'Avalanche du Colorado.

Voir aussi
Statistiques et cartes de Michel Goulet


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