Peter Stastny
Déterminé, talentueux, courageux... De l'avis de bien des observateurs, Peter Stastny est le plus grand joueur de l'histoire des Nordiques de Québec.

Pourtant, son arrivée en compagnie de son frère Anton en 1980 ne faisait pas l'unanimité. À cette époque, les rares Européens dans la LNH sont encore considérés comme de vulgaires «voleurs de jobs». Comme le veut la tradition, les deux Slovaques se font malmener à leur première saison, particulièrement Peter qui s'annonce déjà comme un des meilleurs joueurs de centre du circuit. Comme il ne bénéficie pas de l’attitude «protectrice» que réservent les arbitres à des stars comme Gretzky, le Slovaque est constamment retenu, entravé, cogné, enfargé, mais il n'hésite pas à répliquer. Il se permet un jour d'infliger une correction à Mel Bridgeman des Flyers de Philadelphie.

Malgré l'intimidation et un calendrier bien plus exigeant qu'en Tchécoslovaquie, Peter récolte 109 points à sa saison initiale, un record qui lui vaut le trophée Calder de la recrue de l'année et qui ne sera battu qu’en 1992-1993 (par Teemu Selanne). C'est la première de six saisons consécutives de plus de 100 points pour Peter, que les journalistes ont tôt fait de surnommer le «Dieu slovaque», éblouis par son jeu enlevant. On ne compte plus ses buts importants, entre autres les deux buts décisifs en séries éliminatoires contre Montréal en 1985 et Hartford en 1987; Peter a marqué ce dernier but en échappée alors qu’il venait de perdre un gant au centre de la patinoire.

Après une saison 1986-1987 gâchée par des blessures, Peter revient au plus haut niveau. Il inscrit son millième point dans la LNH le 19 octobre 1989 à Chicago en marquant dans un filet désert, un des rares moments heureux de la saison 1989-1990 des Nordiques. En fait, seul le grand Gretzky devance Peter au total des points au terme de la décennie. Engagés dans leur vaste mouvement de reconstruction, les Nordiques décident en mars 1990 d'échanger Michel Goulet et Peter Stastny, lequel se retrouve chez les Devils du New Jersey. Départ émouvant pour le Slovaque, lui qui a choisi Québec en 1980 pour remplacer sa ville natale, Bratislava. Départ émouvant aussi aux yeux des partisans, qui n’oublieront jamais ce grand joueur, le meneur chez les Nordiques au chapitre des points, toutes ligues confondues.

Avec les Devils, Peter marque plusieurs buts contre les Nordiques, mais c'est tout juste s’il ne s'en excuse pas auprès des partisans québécois tellement il aime encore sa ville d'adoption. À l’été de 1992, il songe à revenir chez les Nordiques mais le directeur-gérant des Devils, Lou Lamoriello, se montre trop gourmand dans les négociations avec Québec. La saison suivante, Peter frappe encore à la porte du Colisée, mais Pierre Pagé ne semble plus intéressé à ses services. Le numéro 26 en profite pour réaliser son rêve le plus cher: aider la Slovaquie à accéder au tournoi de hockey des Jeux olympiques de Lillehammer. Grand patriote, Stastny a l'honneur suprême de porter le drapeau de son pays lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux.

Après le tournoi olympique, Peter signe un dernier contrat avec les Blues de Saint-Louis. Il met fin à sa carrière au terme de la saison 1994-1995, qui est aussi la dernière de l’histoire des Nordiques. Ceux-ci vont néanmoins lui rendre un hommage ultime le 4 février 1996 en retirant solennellement son chandail — le fameux numéro 26 — devant plus de 14 000 spectateurs rassemblés au Colisée. Il ne manquait plus à ce joueur exceptionnel qu’à accéder au Temple de la renommée. Cette consécration suprême survient le 16 novembre 1998 alors qu'il y est intronisé en même temps que son coéquipier et ami Michel Goulet.

Voir aussi
Statistiques et cartes de Peter Stastny


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