Saison 1992-1993
Transformé par les retombées de l'échange d'Eric Lindros, le club québécois remonte au classement, mais son retour en séries éliminatoires est un fiasco.

Après une année fertile en émotions, l'affaire Lindros est définitivement classée le 21 juillet 1992, au moment où l’on apprend les derniers détails de la transaction que les Nordiques ont conclue avec les Flyers de Philadelphie. En retour du numéro 88, les Fleurdelisés obtiennent le gardien Ron Hextall, les défenseurs Kerry Huffman et Steve Duchesne, les attaquants Peter Forsberg, Mike Ricci et Chris Simon, les choix de premier tour des Flyers en 1993 et 1994, et une somme de 15 millions de dollars en devises américaines. Merci Eric! À bien y penser, la direction des Nordiques a bien fait de laisser poireauter Lindros durant toute la saison 1991-1992.

Conséquence de ce marché, les Fleurdelisés s'améliorent à toutes les positions, notamment devant le filet. Mais Ron Hextall tarde un peu à se présenter, tout comme Mike Ricci et Steve Duchesne. En plus de la «prime du Grand Nord» à Hextall, le club offre de nouveaux contrats à Ricci, Duchesne (1,8 million de dollars pour deux ans), Scott Young, Owen Nolan (4,2 millions pour cinq ans) et Mats Sundin (4,5 millions pour cinq ans), sans oublier Joe Sakic qui signe en décembre un pacte de quatre ans estimé à 8,8 millions de dollars. Une équipe impressionnante sur papier, mais qui commence à coûter cher à Marcel Aubut! Andrei Kovalenko se joint également aux Nordiques, qui tentent en outre d'obtenir les services des vétérans Kevin Lowe et Peter Stastny, mais le prix à payer est vraiment trop élevé.

Les Nordiques remportent le 8 octobre leur match inaugural à Buffalo, un bon signe après les 34 défaites consécutives sur la route au début de la saison précédente. Cinq jours plus tard, Lindros effectue son retour au Colisée, où le public l’accueille aux cris de «bébé Lindros» en brandissant une quantité industrielle de suces. Les journalistes de Toronto et de Philadelphie n'apprécient guère, mais nul doute que la réaction du public aurait été bien plus violente au Spectrum si Lindros avait refusé de jouer pour les Flyers! Avec un début de saison spectaculaire, la troupe de Pierre Pagé lutte pour le premier rang de la division Adams avec les Bruins de Boston et les Canadiens de Montréal, maintenant dirigés par Jacques Demers.

Mats Sundin y va d'une série de 30 matches avec au moins un point (Peter Stastny avait inscrit le précédent record de 19 en 1983-1984), mais Valeri Kamensky joue encore de malchance. Il se fracture la cheville à l'entraînement, incident malheureux causé par le piètre état de la glace du Colisée. Les Nordiques connaissent encore quelques ratés, mais ils remportent les rencontres qu'ils perdaient auparavant, comme cette victoire de 8 à 7 le 12 décembre à San Jose après avoir gâché une avance de 6 à 1. Oui, les Fleurdelisés profitent de leurs premiers choix des années précédentes, mais il faut donner le crédit à Pagé d'avoir pris le temps de bâtir cette équipe talentueuse alors que d'autres clubs dans la même situation ont déjà échoué.

Les Nordiques mettent fin à leurs séries noires sur la route par des gains à Philadelphie (le premier depuis 1985), Boston (1987), Edmonton (1982) et au Madison Square Garden contre les Rangers (1986). Ils remportent également la victoire à… Halifax et Hamilton, deux villes retenues par le circuit de Gary Bettman pour des matches en terrain neutre. Les Fleurdelisés offrent du jeu excitant à leurs partisans, qui n'ont plus à endurer les mêmes vieilles excuses, tandis que des vétérans comme Mike Hough et Steven Finn goûtent enfin à la victoire. La révélation de l'année est sans contredit Ron Hextall, heureux à Québec et magistral devant le filet. Méritant amplement une sélection au match des étoiles mais ignoré pour des raisons obscures, Hextall se blesse à la cuisse en février. Heureusement, Stéphane Fiset excelle durant son absence.

La lutte pour le premier rang entre Québec, Boston et Montréal se poursuit jusqu'à la toute fin, mais les Nordiques trébuchent à la fin du calendrier avec trois défaites importantes contre les Bruins (deux fois) et les Penguins. Les Fleurdelisés se glissent finalement au deuxième rang de la division Adams, deux petits points devant les Canadiens. Avec 104 points, les Nordiques battent leur record d'équipe et établissent une nouvelle marque de la LNH en s'améliorant de 52 points par rapport à la saison précédente. Québec mène également la ligue avec ses 56 points à l’étranger (mieux qu'au Colisée) et ses 21 buts en désavantage numérique. Incroyable à quel point cette équipe a pu changer en l'espace d'une saison! Le jour et la nuit.

Pour leur retour en séries de la coupe Stanley, les Nordiques affrontent les Canadiens. La rivalité entre les rivaux de la «20» peut enfin renaître. On rabâche les vieux souvenirs, notamment le fameux but refusé à Alain Côté lors de la dernière série entre les deux clubs. À Québec, on favorise les jeunes Nordiques pour l'emporter; l'inimitable Don Cherry préfère plutôt Montréal, à cause de Patrick Roy. Les Canadiens dominent la première rencontre au Colisée, mais les Nordiques retirent leur gardien et marquent deux buts en toute fin de match avant de l'emporter en prolongation par 3 à 2 grâce à un but de Scott Young. Ce dernier remet ça dans le deuxième match avec deux autres buts et Québec gagne par 4 à 1.

Avant le troisième match, Mario Roberge tente sans succès d'empêcher Ron Hextall de toucher le centre de la glace lors de l’exercice d'avant-match; cette habitude est un des nombreux gestes porte-bonheur du gardien des Nordiques. Hextall garde sa concentration mais on ne peut en dire autant du reste de l'équipe, qui joue mollement et laisse les Canadiens l'emporter par 2-1 en prolongation sur un but de Vincent Damphousse. Hextall brille encore deux jours plus tard, mais Montréal égalise la série grâce à une victoire de 3 à 2.

Avant le cinquième match au Colisée, Jacques Demers va prier à la Basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, mais c'est Patrick Roy qui fera les miracles ce soir-là. Blessé à la deuxième période par un tir de Mike Hough, Roy doit céder sa place à André Racicot, mais il revient au début du troisième tiers et frustre les Nordiques à de multiples occasions. Kirk Muller donne finalement la victoire aux Canadiens en prolongation sur le troisième mauvais but de la soirée pour Hextall. La défaite est amère pour les Fleurdelisés, qui seront incapables de s'en remettre. Ils rendent les armes dans le sixième match, s'inclinant par 6 à 2. Éliminés, ils verront leurs rivaux s’envoler vers la coupe Stanley et inscrire chemin faisant un record ahurissant de dix victoires de suite en prolongation. C'était l'année des Nordiques, mais l'expérience et le caractère ont fait défaut.

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