Les entraîneurs
Un métier dangereux que celui d'entraîneur des Nordiques de Québec! En 23 saisons, les Nordiques ont changé d'entraîneur-chef à 15 reprises.

À Québec, le métier d'entraîneur-chef ressemble étrangement au jeu de la chaise musicale. Au temps de l'AMH, aucun entraîneur ne réussit à diriger les Nordiques durant plus de deux saisons d'affilée. Le premier, Maurice Richard, est remplacé par Maurice Filion après seulement deux rencontres. En 1973-1974, on tente d'épater la galerie en embauchant Jacques Plante derrière le banc, mais malgré une équipe améliorée, les Nordiques ratent les séries pour une deuxième saison de suite. Plante reparti à Edmonton, le poste d'entraîneur revient à un autre entraîneur débutant, Jean-Guy Gendron.

Gendron remporte un vif succès à sa première saison en menant les Nordiques à la finale de la coupe Avco, mais en 1975-1976 le courant ne passe plus avec ses joueurs et Québec est éliminé par Calgary au premier tour. Cette fois, on remplace Gendron par un entraîneur d'expérience, Marc Boileau. Le même scénario se répète: des fleurs en 1976-1977 (la coupe Avco), le pot en 1977-1978 (la débandade au tournoi des Izvestia)! Boileau est congédié au cinquante-huitième match de la saison et remplacé par Maurice Filion. Jacques Demers fait son entrée en 1978-1979, mais lui aussi doit quitter son poste après une deuxième saison marquée par la controverse. Filion revient derrière le banc pour la saison 1980-1981.

Après six rencontres, Filion se retire et passe le flambeau à Michel Bergeron. Celui-ci se distingue au-delà de toute attente, devenant l'entraîneur le plus marquant de l'histoire des Nordiques par sa longévité (sept saisons consécutives) et son style agressif et coloré. Mais rien n'est éternel. Après une saison 1986-1987 difficile, Bergeron quitte les Nordiques pour les Rangers de New York. C'est le jeu de la chaise musicale qui recommence. Rapidement contesté par certains joueurs, le successeur de Bergeron, André Savard, ne reste que 24 matches derrière le banc. On le remplace par Ron Lapointe, qui quitte son poste à son tour le 15 décembre 1988 dans des circonstances tragiques. Lapointe est remplacé à la hâte par Jean Perron, qui lui-même doit céder sa place quelques mois plus tard à Michel Bergeron pour son retour triomphal avec les Nordiques en 1989-1990.

Le retour du «tigre» n'empêche pas les Nordiques ne connaître la pire saison de leur histoire. Le nouveau directeur-gérant des Nordiques en 1990-1991, Pierre Pagé, décide de faire confiance à Dave Chambers, premier entraîneur unilingue anglophone de l'histoire du club. Également abandonné par ses joueurs, Chambers connaît le même sort que ses prédécesseurs et Pierre Pagé le remplace derrière le banc le 17 novembre 1991, devenant le sixième entraîneur des Nordiques en six ans. Après une remontée spectaculaire en 1992-1993, l'équipe rate les séries en 1993-1994 et Pagé ne s'entend plus avec la direction des Nordiques. Le nouveau directeur-gérant, Pierre Lacroix, jette son dévolu sur un jeune entraîneur, Marc Crawford. Crawford ne déçoit pas son employeur puisqu'il devient le premier entraîneur de l'histoire des Nordiques à remporter le trophée Jack Adams, remis annuellement au meilleur entraîneur de la LNH.

En plus de tous ces entraîneurs, les Nordiques ont employé plusieurs entraîneurs-adjoints: Jean-Claude Tremblay, Claude Sainte-Marie, André Boudrias, Michel Bergeron, Charles Thiffault, Simon Nolet, Guy Lapointe, Ron Harris, Alain Chainey, Serge Aubry, Robbie Ftorek, Jacques Martin, Daniel Bouchard, Don Jackson, André Savard, Clément Jodoin, Lucien Deblois, Joël Quenneville et Jacques Cloutier.

Voir aussi
Varia: Fiche des entraîneurs des Nordiques, 1972 à 1995
Portraits: Les entraîneurs


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